LITHES ORAUX

Emilie Cousteix, Axelle Glé, Nicolas Zentz : écriture, composition et interprétation

 

Lithes oraux se présente comme une rêverie dynamique et mouvante. Cette création croise
deux paroles. Celle, intime, d’Emilie Cousteix, à travers un récit autofictionnel et sensible
centré sur la dalle de Saint-Bélec, dans le Finistère. Et celle, sonore et musicale, d’Axelle
Glé, à travers des poèmes-partitions qui font entendre une langue centrée sur les
perceptions.

Suite à une première version en duo, la création accueille Nicolas Zentz afin d’approfondir
l’articulation entre voix énonciatives et univers sonores et musicaux. Il compose des
matières à différentes échelles, jouant entre les résonances des lieux et les sons infimes des
matériaux.

Les trois artistes se rencontrent dans une même passion du glanage : casque sur les oreilles,
enregistreur à la main, iels avancent dans les écosystèmes naturels ou humains et récoltent
des bruits, cris, chants ou paroles au vol. Cette cueillette nourrit ensuite leurs créations
puisqu’iels composent avec. Il s’agit d’organiser, assembler, produire et ajouter des effets
pour ciseler des esthétiques sonores. Celles-ci englobent et mettent à même niveau les
paroles, les sons et les bruits du monde. Lithes oraux se prête particulièrement bien à
l’épanouissement de cette démarche, en déployant un dispositif multiple et discret qui rend
compte de la diversité et la complexité réjouissantes d’un espace sonore composé.

Cette lecture-performance plonge le public dans un univers immersif, imprégné de motifs
océaniques. Les artistes emmènent les spectateurices sur leur chemin des douaniers : leurs
trois voix sont augmentées d’éléments sonores activés en direct – instruments, radios,
objets musicaux, pédales d’effets…
Mais une autre fascination vient rencontrer le ressac sonore des littoraux : tout le long du
chemin, les artistes nous invitent à nous pencher au plus près des matières minérales.
Matières poreuses ou hermétiques, manipulables ou grandioses, les minéraux, les lithes,
nous offrent un déplacement du regard sur nos environnements matériels et nous renvoient
aux questions fondamentales des corps, de leurs existences et leurs trajectoires. Chercher
le noyau dur de nos horizons imaginaires, retrouver dans la matière brute les potentialités
de la rêverie, réenchanter les espaces naturels ou inanimés, telle est la quête de Lithes
oraux.
Entre présence, souvenir, songe et sensation, Lithes oraux propose une esthétique de
l’errance, à contre-courant des exigences productivistes de notre temps ; une écoute
atypique, profonde et délicate des lisières, des marges et de ce qui les habite.

QUELQUES INFLUENCES
Certaines lectures et écoutes d’importance émaillent leur parcours artistique.
En littérature, on retrouve L’eau et les rêves et L’air et les songes, de Gaston Bachelard ;
Pierres de Roger Caillois ; La paupière philosophale de Gherasim Luca ; Les Vagues, de
Virginia Woolf, Une brève histoire des lignes, de l’anthropologue Tim Ingold, Tour
d’horizon, de Kathleen Jamie et Partage de midi de Paul Claudel.
En création sonore, on notera l’influence de Stéphane Marin, Félix Blume et Les
Harmoniques du Néon.

Partager :

posoasso@proton.me
109 rue de la Fuye
37000 Tours